Gouvernement Fillon 3 : fermeture et coup de barre à droite Après plusieurs mois d'atermoiements et de valses hésitations, la composition du nouveau gouvernement Fillon3 s'inscrit dans la perspective de l'élection présidentielle 2012 marquée par un coup de barre à droite et une véritable fermeture politique Le départ de la plupart des grands noms de l'ouverture, la non écoute des problèmes de la société , le retour sur l'appareil et le resserrement de la majorité donnent ainsi un avant goût de l'orientation de la future campagne. La composition du gouvernement marque la fin de l'ouverture à gauche et au centre et le retour de l'Etat RPR au pouvoir, conforme à l'inflexion droitière de la politique du gouvernement amorcée depuis plusieurs mois, notamment en matière sécuritaire. Les centristes et les radicaux en sont les grands perdants et doivent se poser la question de leur ancrage dans la majorité présidentielle. Reconnaissons le courage de Jean Louis Borloo d'avoir refusé de participer à un gouvernement ne correspondant plus à ses opinions. Si on peut accorder crédit à la nomination de Nathalie Kosciusko-Morizet , il faut condamner la réduction du périmètre du Ministère de l'Ecologie qui se retrouve amputé de l'Aménagement du Territoire confié à Bruno Lemaire (Agriculture) et de l'Energie confié à Eric Besson, pro-nucléaire, en charge de l’industrie. L'Ecologie perd aussi le titre de Ministre d'Etat, les engagements du Pacte Ecologique et du Grenelle ne font évidemment plus partie des priorités du Président de la République, l’Ecologie est balayée sous le paillasson de l’Elysée. Rappelons ainsi les engagements de Nicolas Sarkozy lors de la signature du pacte écologique : "Je considère qu’un grand Ministère du Développement durable, doté de moyens considérables, responsable de services opérationnels, aura plus d’efficacité. Et admettez qu’au terme de nos échanges, je vous ai accordé qu’il soit bien confié à un Ministre d’Etat, c’est-à-dire au numéro deux du Gouvernement." Comment peut-on croire que Nicolas Sarkozy saura conduire les enjeux du G20, le sommet prochain de Cancun, avec une vision si archaique du gouvernement de la France ? CAP21 continuera à défendre le cap d’une écologie humaniste capable de proposer des solutions réalistes à la crise et à la souffrance sociale de nos concitoyens et d’organiser une société de transition, indispensable pour faire face aux défis planétaires auxquelles l’humanité est aujourd’hui confrontée. Dominique Lemoine, porte-parole Cap21